La mécanique quantique et l’entreprise
« Les expériences en physique quantique teintent la connaissance scientifique d’un principe d’incertitude quant à la nature de la réalité qui nous entoure ».
Petit retour en arrière : en 1920, des physiciens introduisent un concept qui remet en cause l’universalité de la physique classique. D’une part, parce que l’application de la théorie classique ne laisse pas de place au hasard, pourtant actif dans tout mécanisme d’évolution. D’autre part, en montrant qu’il était impossible d’éliminer les perturbations dues à l’observation, le physicien Bohr introduit l’idée que le diagnostic est influencé par la façon dont est mesuré un phénomène.
1ère analogie avec l’entreprise : A propos du management des ressources humaines
Si les outils et méthodes pour mieux « gérer » les ressources humaines étaient écrites dans les livres, si les grands principes de management forts aux titulaires de MBA étaient universels, le monde du travail serait un vivier démonstratif dans lequel collaborateurs et entrepreneurs afficherait davantage d’entrain, d’envie, sans parler d’une forme de bonheur relatif. Or, les exemples de mal être sur le lieu de travail, parfois conduisant à des situations tragiques, ne manquent pas. Les recettes montrent leurs limites parce qu’elles sont le résultat d’une vision soi-disant universellement partagée basée sur la théorie du profit. Cette loi de la rentabilité ressemble étrangement au déterminisme de la physique classique. Davantage de place à l’incertitude dans les modes de management rendrait l’entreprise plus humaine, laissant davantage de possibilités d’expression et d’innovation. Le chef d’entreprise créatif sait que les modèles de management classique ne savent pas accueillir le hasard et doivent de temps en temps être remis sous la pile des choses à faire.
2ème analogie : A propos de la partialité dans le choix des outils de mesure
Si la mise en application de la 1ère analogie a produit trop d’incertitudes (fait rare mais suffisant pour être précisé ici), ce qui pourrait rendre le pilotage de votre organisation approximatif, un remède bien connu s’impose : mesurez ! Mesurez le degré de satisfaction de vos clients, les marges opérationnelles, calculez des ratios, faîtes un audit. Vous aurez alors rétabli l’ordre. Mais attention, cet ordre est relatif : comme le montre la mécanique quantique, le résultat dépend de la façon dont on mesure, et donc notamment du choix des outils de mesure. Et pour obtenir le plus de lumière, l’ouverture de la focale de l’appareil doit être à son maximum.
Pour ce faire, ayez donc recours à un consultant extérieur qui saura à la fois découvrir avec vous des voies nouvelles de travail et vous apporter des instruments de mesure à large focale. Mais attention, le choix du consultant peut lui-même influer sur le résultat final. Choisissez donc un consultant avec qui vous n’êtes pas d’accord et qui a une soif d’affaires suffisamment étanchée pour ne pas trop être tenté de se conformer avec vos vieilles recettes, surtout avec celles auxquelles vous tenez et qui encombrent.
Éditorial de Laurent Pailhès
Novembre 2012
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